Grèce : situation d’urgence au port de Patras

Grèce: « situation d’urgence » pour 3.000 migrants au port de Patras (HCR)
AFP 03.12.08 | 16h38

Trois mille migrants, des Afghans, Somaliens et Soudanais pour la plupart, entassés dans le port de Patras (ouest) dans des conditions d’hygiène déplorables, « sont dans une situation d’urgence », a estimé mercredi à Athènes le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
« Plusieurs centaines de migrants, dont des mineurs, vivent dans un campement sauvage situé près du port de Patras, sans eau et dans des conditions d’hygiène déplorables et d’autres dans les rues de la ville, c’est une situation d’urgence très sérieuse », a indiqué à l’AFP Kaiti Kehayioglou, responsable du HCR à Athènes.
Après une visite à Patras, grand port dans l’ouest du Péloponnèse qui relie la Grèce à l’Italie et où les arrivées de migrants qui cherchent à embarquer sur un ferry à destination de l’Europe occidentale se sont multipliées ces dernières années, le HCR a appelé le gouvernement grec « à améliorer le système de demandes d’asile et les infrastructures d’accueil des migrants ».
« Ces dernières années le nombre de migrants en Grèce a augmenté considérablement sans qu’il y ait d’infrastructure adéquate: en 2005 la police a arrêté 40.000 migrants sans papiers, puis 112.000 en 2007 et 70.000 au cours de sept premiers mois de 2008 », a expliqué Mme Kéhayoglou. Selon les chiffres du HCR, le nombre des demandeurs d’asile en 2007 s’est élevé à 25.000 pour seulement 700 places disponibles dans des centres d’accueil.
Le gouvernement grec a annoncé début octobre la construction d’un centre d’accueil et d’hébergement des migrants sans papiers, d’une capacité de 1.000 personnes, à 15 km du port de Patras, mais ce centre ne sera opérationnel que dans un an. La Grèce a été épinglée à plusieurs reprises à ce sujet par le Conseil de l’Europe, Amnesty International et des organisations de défernse des droits de l’Homme.
La Commission européenne a demandé mercredi aux pays européens de se montrer plus généreux et plus humains envers les demandeurs d’asile, en modifiant les règles actuellement en vigueur pour l’examen des demandes.

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